lundi 30 août 2010

Girouette, je perd la tête

La grande ascension
Le carénage effectué, un petit détail me titille d'améliorer avant une autre sortie en mer. Il est quand même plus pratique de connaître la direction et la force du principal moteur d'un voilier : le vent. Pour cela les bateaux sont équipés d'une girouette et d'un anémomètre. Chti Bi-loup n'a jamais eu d'anémomètre et la précédente girouette n'a pas résisté à la fonction de perchoir à goélands.
Je feuillette donc le catalogue d'accastillage pour identifier le prochain joujou dont je vais équiper notre bateau. Mon banquier m'a expliqué que je n'avais pas réellement besoin d'un anémomètre et qu'une girouette tous ce qu'il y a de plus banal suffisait amplement.
Le choix et l'achat effectué, il reste à installer le chose en tête de mat. Pas question de grimper tous la haut sans être assuré. J'enfile donc mon plus beau baudrier récupéré de l'époque ou je faisais de l'escalade, j'embarque tous le matériel nécessaire et ma chérie est mise à contribution pour m'assurer depuis le pied de mat. Ce dernier étant équipé de marches de mat, la grimpette est relativement aisé et l'installation fut plutôt rapide. Deux écrous à serrer et hop le tour est joué. Quelques photos du port de Saint-Valery pour immortaliser la vue et on redescend.

Chti Bi-loup vu d'en haut (noter Flo qui se cache)

Le port vue d'en haut

 Pour une fois que tous se passe comme prévu ...

On prend les mêmes et on recommence
"He Pascal, t'as vu j'ai installé une nouvelle girouette. En plus j'ai fait ça hyper facile" cranais je.
"Il faut aussi que j'en installe une" me rétorqua t'il.
Vous devinez la suite de l'histoire. J'enfile donc mon plus beau baudrier .... Sauf que la, on joue dans la cours des grands. Le mat est sans marche et fait quand même aux alentours de 14-15 mètres, soit 17-18 mètres au dessus de l'eau. Je me positionne en pied de mat et j'attend sagement que Pascal me hisse à l'aide de ces winchs. Les 85 kilos de quand j'étais beau et svelte sont plus tous à fait d'actualité et la monté fut une  épreuve de force pour lui comme pour moi. Arrivée en haut un petit hic apparait. La patte identifiée d'en bas comme étant celle qui recevrait la girouette est inclinée de 45° et ne pas être utilisé à cette fin. On décide donc de percer le mat pour riveter une autre patte et fixer la girouette dessus. Pascal disparait dans le bateau le temps de rassembler le matériel nécessaire et me le fait parvenir dans un seau attaché à la balancine. Perceuse sans fils, pince à riveter, rivet, .... et tous le toutim sont bien présents et bien préparé. Merci Pascal de me faciliter la vie dans cette position inconfortable. Les perceuses sans fils c'est bien mais ça manque un poil de puissance pour percer un mat, et j'arrive à bout de la batterie. Et hop, un allez retour supplémentaire du seau pour changer la batterie. Pendant que Pascal cherche sa batterie de rechange, je prend conscience que cela fait un bout de temps que je suis assis dans ce satané baudrier et que le sang est un liquide qui commence à furieusement manquer à mes jambes. J'en profite pour faire à nouveaux quelques photos histoire de penser à autre chose qu'a ces picotements limite douloureux. La perceuse revient avec un poil plus de vigueur et l'opération peux se terminer sans encombre. Je suis content de retrouver le plancher des vaches.

C'est haut


Le bateau de Pascal

Tant d'émotions, ça mérite bien un chti apéro.

lundi 16 août 2010

2 jours de carénage

Carénage : Jour 1
Ca y est, le grand jour de la sortie du bateau est arrivé. Levé à 8h00 pendant les vacances pour être à Saint Valery avant 10H00 (heure de la sortie de l'eau prévue). Arrivé sur place, je me renseigne auprès des différents intervenants pour voir si tout est prêt de leur coté. Le message est reçu : "dès que le bateau actuellement en cours de remise à l'eau libère la place, présente toi sous la grue." C'est le moment. On fait chauffer le moteur, on jette les amarres et on se dirige vers le quai sous la grue. Arrivé sur place le gars de la capitainerie me lance: "Ben tu n'as pas enlever ta balancine et ton patara ?" Ah, fallait préparer tous ca ? J'avais pas été prévenu! L'opération est vite réalisée. Ce n'est pas très compliqué à démonter tous ca. Je participe alors aux préparatifs de la sortie de l'eau.



Une fois les sangles misent en place, c'est partie. Le bateau s'élève hors de l'eau découvrant sa coque.




Nous suivons l'opération très attentivement inquiet que quelque chose tourne mal. Mais les gars du port n'en sont pas à leur première sortie et notre Biloup arrive sur le quai sans encombre. Afin que l'on puisse mieux travailler, on laisse le bateau flotter dans l'air. On peut alors observer que nous avons du boulot en perspective et que les difficultés rencontrées à remonter au vent on fort probablement leur origine dans la coupe très "rasta" du Biloup.



J'avais également des problèmes de performance et de manœuvrabilité au moteur. Cela s'explique également.



Mais ou est l'hélice ? Nous nous mettons au travail. Le nettoyeur haute pression très amicalement prêté par Mathieu nous aura grandement facilité la tache. Un peu de grattage pour les zones les plus touchées et on arrive au bout de 5-6 heures de travail à un résultat qui ressemble à un bateau.



Le nettoyeur est tellement puissant que Thomas recule sous la force de l'eau. Il a beaucoup de mal à rester proche du bateau.










Et le résultat du nettoyage donne déjà quelque chose de très correct. On peut également voir la démonstration du coté pratique du biquille; le bateau peut se poser.





Oui oui, y'avait bien une hélice. Mais qui aurait parié qu'elle était blanche ? Il nous reste encore à passer l'antifouling. L'antifouling est une peinture spéciale diffusant lentement des biocides et empêchant donc la vie de venir coloniser la coque du bateau. Malheureusement, le temps est trop humide pour commencer la peinture en cette fin d'après-midi. On reporte donc au lendemain le reste des travaux en croisant les doigts pour que le temps soit meilleur et on s'accorde un repos bien mérité.

Carénage : Jour 2

Les autorités portuaire m'ont permis de laisser mon bateau stationné sous la grue pendant 2 jours complet car aujourd'hui c'est jeudi et pas de grutage le jeudi. La remise à l'eau est prévue pour demain matin 9h00. Va encore falloir qu'on se lève à l'aube pour assurer cette remise à l'eau. Mais pour le moment il nous reste une journée de travaux. Le temps est au beau fixe et on attaque les préparatifs de l'antifouling et l'application de ce dernier.





Pendant qu'on peint, Cédric de chez Accastillage Diffusion nous révise le moteur, changement des bougies, des filtres, rinçage de l'embase, réglage ralentie et richesse, …. Ouf, nous avons fini et le résultat est très satisfaisant je trouve. Une très bonne chose de faite. Reste plus qu'a attendre demain la remise à l'eau. J'en profite pour fignoler des détails comme la réparation au gel coat de quelques éclats et le nettoyage de la coque au dessus de la ligne de flottaison.





Les autorités portuaire me demande si cela me dérange que le bateau soit remis à l'eau aujourd'hui plutôt que demain matin, parce qu'ils ont un planning chargé et cela leur permettrait de prendre de l'avance. Pour nous c'est une aubaine et la promesse d'une grasse matinée pour demain. Et hop, une remise à l'eau prévue pour 16h30.



Je ramène le bateau jusqu'à sa place. Lors des premières sensations, y'a pas photo. Le bateau réagit beaucoup mieux. Devrait je simplement dire qu'il réagit. En marche arrière quand je tourne la barre il se passe quelque chose : le bateau tourne. Je m'engage dans le chenal et il prend de la vitesse. Je décide de ralentir un peu le moteur. A ben non, je suis déjà sur le ralenti. Fichtre, c'est le jour et la nuit. Allez, je prend confiance et je tente l'arrivé en marche arrière.



Les futures sorties en mer montreront un moteur qui propulse le bateau en vitesse de pointe à prêt de 6 nœuds (contre un tout petit 3.5 noeuds avant le carénage). Le bateau accélère dès la moindre risée et n'est absolument pas à la traine, affichant même des performances lors des bords de près qui n'ont rien à envier aux autres voiliers.